Le Centre Rémy n’était pas censé être un lieu de débordements. Le désir, d’abord discret, s’était insinué dans les chambres, les couloirs. Et maintenant, il débordait et se vivait dans les chambrées aux portes closes. Le Centre Rémy était devenu un espace de tension. Un foyer de désirs non canalisés
Proposée le 15/10/2025 par Vincent20100
Nous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Exhibition, voyeurisme
Personnages: FF
Lieu: Autres lieux publics
Type: Roman
Le Centre Rémy n’était pas censé être un lieu de débordements. C’était un établissement appliquant une méthode de rééducation fondée sur la rigueur, la discipline. Un protocole strict, pensé pour encadrer des jeunes filles en rupture. Pas pour les laisser s’épanouir dans leurs pulsions.
Ici, on devait réapprendre à se tenir. À se reconstruire. Mais le désir, d’abord discret, s’était insinué dans les chambres, les couloirs, les regards. Et maintenant, il débordait et se vivait dans les chambrées aux portes closes.
Les pensionnaires étaient toujours moins dociles. Elles avaient des corps. Des voix. Des volontés. Des filles à fort caractère, directes, parfois crues dans leur sensualité. Des jeunes femmes de plus en plus décomplexées, réunies en un seul lieu, privées de repères, mais pas de pulsions.
Le Centre Rémy était devenu un espace de tension. Un foyer de désirs non canalisés. Et l’arrivée de Théo n’avait rien arrangé. Au contraire…
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Au petit déjeuner le lendemain, chacune des filles fût silencieuse. Elles savaient toutes ce qu’il s’était passé cette nuit dans chaque chambre et n’avaient pas envie d’en débattre. C’était trop intime pour en parler en grand groupe. Les éducatrices devinaient vite, en voyant les minois détendus et satisfaits, à quel genre de détente elles s’étaient consacrées…
Pendant ce temps, dans l’espace de travail de la direction, Madame Saint-Claire posait le rapport nocturne sur son bureau. Son regard était sombre, fixé sur Élodie, la psychologue du centre.
— Je suppose que vous avez lu ça. Chambre 12, chambre 11, 9, 6, 5… Ce n’est plus un centre de rééducation, c’est devenu un baisodrome saphique !
Élodie répondit avec le calme méthodique d’une professionnelle, comme si elle récitait une analyse.
— Ce sont des post-adolescentes en carence affective, en quête de stabilité émotionnelle et identitaire. Ce qui s’est passé cette nuit, relève d’un mécanisme de compensation pulsionnelle. Ce sont des filles en quête de chaleur intime, de sens émotionnel. Ce n’est qu’un symptôme, pas une maladie.
— Le symptôme d’un chaos imminent ! Et vous savez ce qui m’inquiète le plus ? Ce Théo... Ce garçon est un fantasme collectif. Une étincelle dans une poudrière !
— Il ne leur a rien fait. Il n’a même pas touché les filles. Elles ressentent un manque. Et le fantasme de ce nouvel agent de sécurité catalyse leurs pulsions.
— Si jamais ce fantasme passe la nuit avec elles, on aura des journalistes, le scandale. Et vous, Élodie, vous serez la première à devoir répondre.
— Moi ? Mais… Vous avez peur qu’il visite les chambres ? Ce ne sont que les gardiennes qui ont accès au bâtiment… Théo a passé la nuit à la guérite du portail.
— Comment savez-vous cela ?
Élodie, sous la pression de Madame Saint-Claire, perdit le contrôle de ses mots, glissant vers une réaction instinctive, plus personnelle.
— Je… Enfin Catherine, ma chambre donne sur le devant… la guérite… Et la nuit les lampadaires éclairent l’entrée… Il était là. Rien d’anormal.
— Moui… et vous participez aux rondes aussi ?
— Euh… Parfois la nuit si je me réveille… Oui, je fais un petit tour... M’assurer qu’elles dorment. Et si non, comprendre les dynamiques. Prévenir les tensions…
Madame Saint-Claire se pencha vers la jeune et belle psychologue, de plus en plus troublée par le ton toujours plus tranchant et les propos piquants de la directrice.
— Prévenir les tensions ? Ironise la directrice. Vous appelez ça de la prévention ? J’ai lu chaque rapport nocturne, Élodie très chère. Les gardiennes racontent que vous restez accroupie dans l’encadrement des portes, que vous entrouvrez discrètement pour observer les filles quand elles s’adonnent à leurs pulsions… C’est grâce à vous d’ailleurs que la ronde a pu intercepter Maya l’autre nuit… Vous savez quoi ? Je pense que vous étiez là à espionner la chambre 5. Que la petite Maya s’approchait, et vous avez fui en laissant la porte entrouverte. Quand vous avez vu qu’il y avait une fugue en cours, vous avez prévenu les gardiennes.
Un silence s’installa. Élodie soutint son regard. Mais ses mains tremblaient légèrement sur ses genoux.
— Enfin Catherine, non… Ce n’est pas… Je vérifiais comment elles vivent leur enfermement, leur solitude.
— Allons Élodie, à d’autres ! Quel est la suite de votre discours ? Observer leur besoin de se sentir vues, désirées, rassasiées ? Analyser comment elles se gouinent ?... Ce ne sont pas des pensionnaires, ce sont des petites vicelardes en rut. Et vous, Élodie, vous les regardez comme si c’était du théâtre.
Oui, elle les avait regardé… Dans son esprit, la jeune psychologue repassait la scène. Il y a quelques mois, une nuit d’insomnie, Élodie était sortie dans le couloir afin de faire quelques pas. Elle avait quitté son lit, poussée par une agitation sourde. Elle portait sur elle qu’un long t-shirt qui tombait jusqu’au genoux.
Le couloir était plongé dans une pénombre épaisse, seulement trouée par la lueur jaunâtre de l’issue de secours. Passant devant la porte de la chambrée de deux des pensionnaires, elle entendit un son. Des gémissements. Suaves. Féminins.
Elle s’était approchée, presque malgré elle, guidée par une curiosité qu’elle-même n’aurait jamais soupçonnée. L’oreille collée à la porte, elle avait perçu les souffles, les murmures, les soupirs. Aucun doute possible. Elle avait reculé brusquement, le cœur affolé, les joues brûlantes. Mais ses jambes refusaient de bouger. Elle était là, figée, comme prise dans un piège invisible.
Son premier réflexe fut de s’en aller et les laisser à leur intimité. Pourtant, elle n’avait pas bougé, n’arrivant pas à se convaincre de suivre son intuition. Elle restait là, face à cette porte. Son cerveau s’emballait. Il cherchait frénétiquement des explications : orientation sexuelle, expression affective, normes sociales, développement identitaire… Les concepts se bousculaient, s’entrechoquaient, mais aucun ne parvenait à apaiser son tumulte intérieur. Plus elle pensait, plus elle s’enfonçait.
La curiosité l’emporta. Elle s’approcha. Lentement. Sa main tremblait légèrement lorsqu’elle effleura la poignée. Un geste presque involontaire, comme si son corps agissait sans son consentement. La porte s’ouvrit, à peine, juste assez pour laisser passer les sons.
Et les sons… Ils devinrent plus clairs, plus intimes, plus troublants. Des soupirs entrecoupés de murmures, des froissements de draps, des respirations haletantes. Une chorégraphie invisible, mais dont chaque note semblait frapper Élodie au visage.
Elle s’accroupit, instinctivement, comme si la position basse pouvait la rendre moins coupable, moins présente. Ses yeux fixaient l’interstice, mais elle n’osait regarder. Elle ajustait ses lunettes, alors qu’elle ne pouvait pas vraiment les voir. Elle passa machinalement ses longs cheveux bruns derrière ses oreilles pour mieux entendre. Deux corps en chaleur, en quête de réconfort, de présence. Un ersatz d’amour, peut-être. Mais un ersatz qui valait mieux que le vide.
Elle était comme happée par une situation qu’elle n’avait jamais envisagée. Deux jeunes femmes s’embrassaient, avec une tendresse désarmante, une intensité douce et assumée.
Son esprit s’emballait. Une part d’elle voulait encore fuir, refermer la porte, effacer ce moment. Mais une autre, plus sourde, voulait rester. Observer. Comprendre. Elle se répétait qu’elle était psychologue, qu’elle étudiait les comportements, les dynamiques affectives en milieu clos. Elle se récitait des fragments de théorie comme des mantras : Besoin de reconnaissance, pulsion de vie, résilience par le corps… Mais ces mots sonnaient creux, comme des rideaux trop fins pour masquer la vérité.
La vérité, c’est qu’elle était fascinée. Troublée. Captivée par cette scène qu’elle n’aurait jamais imaginée, et qu’elle ne pouvait plus ignorer.
Tétanisée. Comme un animal figé dans la lumière crue d’un projecteur. Son regard restait accroché à la scène invisible, incapable de se détourner, incapable d’avancer. Elle était là, accroupie, à la frontière entre sa morale et le désir. Entre Élodie la professionnelle… et Élodie la femme.
Spectatrice piégée entre stupeur et fascination, ce n’était pas les baisers ou les caresses qui la paralysaient, mais ce que cela révélait en elle : une faille, une vulnérabilité.
Cet instant d’abandon entre deux pensionnaires la renvoyait à sa propre solitude affective et sexuelle, à son propre désir insatisfait, à son manque de connexion physique…
Depuis que son compagnon l’avait quittée, Élodie vivait dans une absence diffuse. Une faim. Une faim qui s’infiltrait dans ses gestes, dans ses pensées, dans ses nuits. Elle avait cru pouvoir la dompter par le travail, par la rigueur, par l’analyse. Mais cette nuit-là, dans ce couloir, face à cette porte entrouverte, la faim s’était réveillée.
Elle s’était vue en elles. Dans leur besoin de se toucher, de se sentir vivantes. Elle s’était projetée, sans le vouloir, dans cette pulsion de contact, dans cette urgence de l’autre. Et cette projection l’avait atteinte.
Elle, la psychologue de 30 ans, la femme de méthode, se retrouvait à envier des pensionnaires de 20 ans en quête de repères. Elle, la professionnelle, se retrouvait à fantasmer une intimité qu’elle n’avait plus. Elle, la rationnelle, se retrouvait à chercher dans le désir des autres un baume pour sa propre solitude.
Les gémissements se firent plus énergiques. L’une des deux filles caressait vigoureusement la minette de sa voisine de chambrée. L’espace d’un instant la jeune brune à lunette fantasma être à la place de celle qui se faisait caresser…
Une chaleur diffuse, comme une onde, partit du ventre d’Élodie et gagna tous ses membres. Puis elle ressenti une tension. Un frémissement sous la peau, comme si son corps annonçait qu’il s’ouvrait. Son souffle s’était ralenti, puis alourdi. Et son regard s’était figé, incapable de se détourner, tentant d’en voir plus.
Elle avait déjà ressenti cette émotion avant. Elle la reconnaissait. Celle qui précède l’acte sexuel. Comme un rituel du corps, une cérémonie silencieuse où chaque muscle se prépare. Un moment fragile où le corps sait avant l’esprit. Où le manque devient palpable. Et dans ce couloir, face à cette scène volée, Élodie avait senti son propre corps répondre.
Ses mains bougeaient comme si sa chair, poussée par l’instinct, avait une urgence à agir. Elles s’étaient mises à bouger, lentement, comme mues par une volonté propre. Elles cherchaient quelque chose à travers son t-shirt. Comme si son corps, privé trop longtemps, tentait de retrouver les sensations d’avant. Celles qu’on ressent, quand on est deux.
Élodie se souvenait de ce moment de bascule où ses mains ont caressé fébrilement ses seins à la chair dense à travers le tissu. Ses tétons avaient durci. Elle se sentait fiévreuse, brûlante. Une voix suave renforça l’ambiance : « à toi maintenant ». C’était la fille qui venait de se faire caresser qui annonçait à sa copine de chambre que les rôles s’inversaient. Élodie frissonna comme si cette phrase lui était destinée.
Une nouvelle vague de chaleur l’envahit. Son ventre frémissait et son bas-ventre picotait. La petite brune avait la sensation que sa chatte s’ouvrait, que déjà, sa mouille chaude coulait sur le bas de son vêtement coincé dans le pli de ses genoux. Elle repoussa machinalement de l’index ses lunettes sur le haut de son nez comme pour tenter de rejeter ses sensations.
Elle entendait les filles se retourner et glousser. « Ta chatte doit être bien humide depuis le temps ». Dit la voix de tout à l’heure… Oui ! Pensait-elle intérieurement. C’est à ce moment que quelque chose en elle se brisa. Le barrage de l’inhibition tombait comme un trop-plein qui déborde. Une force longtemps contenue se répandait en elle, incontrôlable et violente.
Les gestes d’Élodie devinrent rapides, désordonnés. Ses mains s’empressèrent de remonter la base de son t-shirt au-dessus de la taille. Elle respirait fort, les joues en feu, les mains tremblantes. Son corps tout entier vibrait d’une énergie nerveuse, presque adolescente.
Les mains d’Élodie se posèrent une seconde sur son ventre, descendirent rapidement sur sa vulve et caressèrent doucement les lèvres avant de les ouvrir pour, délicatement, dorloter le clito. Toujours sans réfléchir, la jeune psychologue espaça ses pieds, écartant les jambes. Immédiatement, un de ses doigt vint s'immiscer aisément.
Elle l’enfonçait millimètre par millimètre, puis, commença des allers et retours de plus en plus assurés. « Je vais te dévorer la chatte chérie. » Nouvelle phrase venant du lit. Nouvelle vague de chaleur pour Élodie. Le majeur vint rejoindre l’index. Les allers-retours se faisaient plus rapides et pressants, elle glissait ses doigts aussi profondément que possible dans sa chatte. L’autre main agaçait avec insistance son petit clitoris.
Elle entendit alors : « Oui, oh oui... j'aime ça. S'il te plait, n'arrête pas ». Élodie aurait tout à fait pu dire quelque chose de similaire. Elle se mordait les lèvres pour ne pas gémir trop fort. Heureusement les sons des filles la couvraient, garantissant sa discrétion.
Élodie pouvait sentir ses jambes trembler sous elle, son corps secoué alors qu'elle commençait à accumuler en elle les prémices de l’explosion.
Soudain, elle hurla bouche fermée, ses mâchoires serrées, et le cri se fracassa contre ses dents. Un cri muet, étouffé, avalé par les bruits ambiants de la chambre. Elle jouit intensément avant de basculer en arrière, comme si la tension l’avait expulsée hors d’elle-même, s’affala doucement sur le dos, les bras ouverts, offerte.
Elle était restée immobile. Le souffle court. La tension s’évacua lentement. Son corps s’alourdit, ses muscles se relâchaient un à un. Puis, petit à petit, elle revenait à elle. Son cerveau se remit en route, les pensées reprenaient leur place.
Et soudain, la conscience la frappa. Elle, psychologue, avait espionné deux pensionnaires. Pas par accident. Par volonté. Par besoin. Le désir, le manque, l’avait poussée à aller au bout d’un comportement voyeuriste. A se masturber comme une égérie gavée d’hormones, fascinée par ce spectacle, tentant de combler ce vide qui la rongeait.
Elle se sentait à la fois ridicule et exaltée. Elle se releva, referma la porte avec précipitation, se retourna, fit quelques pas dans le couloir, les bras agités comme pour chasser une sensation trop forte. Elle se promit de ne plus recommencer, plus jamais.
Mais deux ou trois nuits plus tard, la même sensation de faim, de carence de sensations et d’anémie de contact la gagna. Et, malgré elle, son corps lui commandait de recommencer, rien qu’une fois. L’engrenage était engagé. Elle l’avait accepté. D’ailleurs, depuis, elle venait en nuisette courte pour faciliter ses attouchements. Elle avait pris l’habitude de ce nouveau comportement en attendant mieux.
Ce souvenir s’estompa d’un coup. Elle en sentit encore les frissons, les tremblements, le goût amer de la honte mêlée au plaisir. Mais déjà, la réalité reprenait ses droits. Élodie se trouvait là, assise, les mains moites, le cœur battant. Madame Saint-Claire se rasseyait lentement, le rapport toujours devant elle, sur le bureau.
— Je vous apprécie ma petite Élodie. Je sais que vous faites du bon travail. Si je n’ai rien dit sur vos petites incursions nocturnes, c’est parce que vous repérez les fugues. Je vous laisse abreuver vos fantasmes par votre voyeurisme, tant qu’il sert à quelque chose.
Élodie comprit que si Catherine s’était tue jusqu’ici, c’était parce qu’elle savait. Elle savait que son compagnon l’avait quittée. Que la belle brune à lunettes, guidée par un désir brûlant et persistant, vivait par procuration une intimité perdue. Et qu’elle pouvait désormais se servir de cette faiblesse…
Un nouveau silence tomba quelques instants avant que madame Saint-Claire ne reprenne.
— Nous allons convoquer ce Théo. Ce soir, avant la prise de poste. Et je veux que vous soyez là.
— Pour… ?
— Pour le neutraliser ! Oui, avant que le mal ne soit fait. Et pour voir s’il est aussi innocent que vous le croyez.
Élodie acquiesça lentement. Sa gorge était sèche. Elle ne savait pas si elle voulait vraiment être là ce soir.
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