Tandis que son amie a disparu en même temps qu'un illustre professeur, Jacques est obnubilé par sa voisine dont il ignore les velléités criminelles. Un vent porteur lui donne enfin à connaitre son prénom : Véronique !
Proposée le 27/04/2022 par Stegonosaur
Nous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Exhibition, voyeurisme
Personnages: FH
Lieu: Bureau, travail
Type: Roman
I
(La curiosité est un vilain défaut)
Jacques aime à lire le journal. A chaque jour son lot d'informations moroses. La première page du jour n'était consacrée qu'à des disparitions dont celle du professeur Karpov, un éminent chercheur qui travaillait pour l'armée et dont la photo en disait long sur son intelligence, et surtout Annie, une amie de classe à qui on ne consacrait qu'un petit encart en bas de page. Il y avait aussi cette histoire : une mystérieuse terroriste surnommée « Lady Blonde » menaçait de faire s'écraser un vol long-courrier si une forte rançon ne lui était pas versée. Trois événements sans lien apparent.
A cette époque Jacques commençait juste à habiter à C., rue Montmartre, une vieille bâtisse rénovée par ses parents, ou en passe de l'être, et dont une pièce particulièrement offrait à sa curiosité de quoi se satisfaire. Celle-ci, située entre sa chambre et celle, plus grande, de ses parents, avait dû servir à une certaine époque de salle de bain, mais était restée inusitée à la longue des absences répétées de propriétaires et occupait depuis l'emploi fort prisé de débarras. La fenêtre, de forme ogivale et d'aspect rustique quoique neuve, donnait tout entière sur le jardin enclos des voisins. Il était quasiment impossible de l'apercevoir de l'extérieur étant donné qu'un arbre lui offrait à la fois l'ombre et le secret, un arbre qui de son côté n'empêchait nullement qu'il put voir et son regard de partir en excursion d'un endroit à l'autre du jardin au demeurant fort grand. Il s'agissait d'un vrai parc, avec ce qu'il y faut de fleurs et de couleurs chatoyantes se mélangeant à celle plus abrupte de l'herbe. Au loin Jacques croyait deviner une piscine à moins qu'il ne se fût agit d'autre chose y ressemblant, un étang ou autre…
Le reste de la maison de ses parents était vaste, trop même quand comme lui on n'avait toujours en mémoire la petite maison de B. et les souvenirs exigus qui l'y attachaient encore comme un boulet attelé à son prisonnier.
Tous les jours Jacques avait pris pour habitude d'étendre ses regards entre les châssis colorés de vert de sa fenêtre préférée et de les porter vers le jardin enclos des voisins où il ne se passait jamais rien. Ceci - il est utile de le souligner - contre l'avis de ses parents qui l'avaient surnommé Jacques le fouineur, rapport à la curiosité maladive dont on parlait avant. Un jour pourtant au cœur d'un été qui avait mis en berne toutes les velléités de travail et fait de chaque vêtement porté un outil de torture, Jacques vit sortir enfin sa voisine. Elle devait avoisiner les 35 ans, peut-être moins, avait des cheveux blonds mi-longs, trop blonds pour être tout à fait honnête. Plutôt petite, elle était vêtue d'un simple maillot noir deux pièces, tenu fort près du corps de sorte qu'il en décrivait parfaitement les formes. Jacques oublia bien vite que c'était la première fois qu'il la voyait et qu'il ne savait ni son nom, ni même à vrai dire si elle avait un mari, pour ne retenir que la magnificence de son corps à l'abondance étudiée et perverse. Parfois, quand elle se levait de son transat, elle ressemblait à cette plume que le vent soulève tant elle mettait de grâce dans l'exécution du moindre de ses gestes. Et Jacques rêvait qu'il était le vent, épousant de son anatomie les moindres courbes, mais aussi le soleil, et les infimes gouttes ruisselant sur sa chair attendrie par la chaleur exceptionnelle de ce mois d'août.
Son corps était comme un arc espérant la flèche qui l'obligerait à se tendre.
Les jours qui suivirent le virent scotché à sa fenêtre plus que de raison. Au plus on avançait dans l'été, au plus il faisait chaud et au plus son corps perdait de vêtements jusqu'à ce que sa peau se mélangeât à la couleur d'un soleil devenu tissu l'espace d'une saison.
Jacques la voyait, ou selon le choix du vocabulaire : l'admirait, à chaque fois seule, côté charnel ou côté tendre, en train de lire ou d'autres fois brodant. Seul lui manquait de savoir son nom : un vent favorable lui apprit bientôt qu'elle se prénommait Véronique. Ce que Jacques ignorait par contre c'est qu'elle avait également un soupirant ou assimilé comme tel, qui se présentât bientôt sous les traits flous et lointain d'un homme d'une septantaine d'année, claudicant et visiblement de faible santé. Jacques les regardait bavasser ensemble, leur voix avait l'apparence étouffée des confidences. Ils ne se turent que pour mieux se couvrir le corps de crème solaire, appliqués comme deux enfants sages que Jacques les soupçonnait de ne pas être ! Ce qui se passa ensuite, ce serait à la maison de nous le dire ; si les murs ont aussi une langue - ne dit-on pas qu'ils font parler le passé -, ils ont également le goût des énigmes et savent préserver l'intimité quand elle se conjugue à tous les temps du plaisir.
Le lendemain était jour de marché. De toujours, Jacques avait horreur de ce genre d'endroit mais pour une fois il consentit à y accompagner sa mère, poussé par je ne sais quelle envie primesautière de voir du monde. Celui-ci ne déparait pas des autres qu’il avait connu : du monde partout, du bruit comme s'il en pleuvait, des bousculades à foison, des "Pardon" à gauche, des "Je m'excuse" à droite, et la voix des saisonniers qui lui hurlait dans l'oreille "Qu'elles sont belles mes tomates !". Non, décidément Jacques n'aimait pas se mélanger à ce brouhaha comme il n'aimait pas non plus passer d'une odeur à l'autre sans y être préparé.
Ils étaient là depuis pas moins d'une heure, entre les salaisons et un marchand de fleurs, quand Jacques vit sa voisine plus éclatante que jamais. Elle était au fromager, parlant sans doute de l'absence de pluie et du beau temps qui persistait. Jacques lui espérait un décor plus approprié à sa beauté que cet étalage qui cependant s'accordait bien au joli teint rose de son visage. Son mince tailleur de velours accrochait la lumière comme les promesses d'un éclat à venir plus important encore et ses jambes nues rivalisaient d'audaces avec celles moins aguicheuses des jeunes filles du village. Elle s'approcha enfin d'eux et ils s'installèrent tout à côté des fleurs. La mère de Jacques et elle se connaissaient apparemment déjà très bien. Au fur et à mesure que la conversation prenait de l'ampleur, les confessions s'égrenaient comme une prière sur un chapelet de mots, et Jacques apprenait quantité de choses sur elle, tel son divorce d'avec un homme peu aimant avec qui cependant elle avait su garder un contact amical. Il se remémora la scène de la crème solaire et espéra intérieurement qu'il fut question de cet homme-là. Jacques apprenait surtout qu'elle était bavarde et peu avare de paroles lorsqu'il s'agissait de deviser sur sa personne. Il buvait sa voix comme du petit lait, comme un verre de champagne rempli de ces bulles qui vous chatouillent le palais et à la fois vous enivrent. Sa mère enfin le présentât "Voici Jean, mon jeune fils de 18 ans. Mais peut-être vous êtes-vous déjà parlé ?". Et pour expliquer l'agitation dans laquelle Jacques était à ce moment elle ne trouva rien de mieux que de s'entretenir de son mal être et de sa phobie des endroits publics. Véronique, mesurant sans doute l'ennui de Jacques au peu de phrase qu'il prononçait, proposa alors gentiment de le raccompagner, laissant sa mère à ses emplettes qui n'en finissaient pas et ils s'éloignèrent bien vite du tohu-bohu du marché. Sur le chemin du retour elle avoua à Jacques sans pudeur aucune qu'elle avait par le passé joué dans des films, où elle s'était spécialisée dans des rôles qui convenait à son physique de beauté fatale et vénéneuse. Elle avait donc pris l'habitude de mourir dans ses films – tué par balle ou comme dans le dernier où elle finissait nue dans des sables mouvant - et rêvait maintenant d'un rôle de bourreau ; Jean lui aimait l'idée du casting érotique où l'actrice passe tous les caprices visuels du réalisateur en vue d'obtenir l'emploi : cette fille était décidément faite pour lui plaire.
Ils arrivèrent chez elle aussi vite que la circulation le permettait, et, alors que Jacques était sur le point de prendre congé de sa gentillesse - il avait déjà sa clé en main et s'apprêtait à l'engager dans la serrure - elle lui proposa d'entrer.
Un long corridor donnait sur le salon dont la cheminée, mélange de pierre acajou et de marbre blanc, semblait être le point central. Le reste de la maison laissait l'impression contrastée d'un mélange peu harmonieux mais demeurait toutefois élégant. Le luxe transpirait de partout au point d'en devenir écœurant. Une manie de son ex-époux, lui dit-elle, qui aimait à dépenser son argent en mille babioles aussi inutiles que le prix en était aberrant. Les murs du salon étaient tapissés de photos de Véronique à la manière d’un puzzle. Un pied par-ci, un sein par-là et son cul en photo sur la commode : le premier qui parviendra à la rassembler aura droit à un premier baiser…
Ils ne s'attardèrent pas plus longtemps au salon et arrivèrent bien vite au jardin. Là, Jacques vit que ce qu'il avait pris pour une piscine, n'était en fait qu'une énorme bâche bleue, étendue là sans doute en prévision de quelques travaux et qui battue par le vent faisait de petites vagues. Véronique l'invita alors à se mettre à l'aise et à s'asseoir sur un des deux transats situés à leur gauche et lui demanda si cela ne le gênait pas si elle allait se changer, à quoi Jacques répondit que non. Au même instant le téléphone se mit à sonner.
II
(Le début du mystère)
Deux minutes, bientôt cinq, le temps passait et Véronique ne réapparaissait pas. Jacques s'ennuyait un peu. Il décida de visiter un peu les lieux et commença par le petit bureau. Cela ne se fait pas, il le savait, mais il n'allait quand même pas demeurer planté là comme une tige dans son terreau, en plein milieu du jardin…
Le bureau était un lieu de désordre. Des papiers partout, la plupart signés Lady Blonde, du nom de cette terroriste trop célèbre dont, à l'envi, parlait les journaux et une autre adressée à Milady et signée Karpov ? Était-ce le même Karpov dont on ne retrouvait plus la trace depuis des semaines ? Quel était le lien entre Véronique, Karpov et Lady Blonde ? Qui Véronique était-elle réellement ? Une actrice, vraiment ? Jaques en était à ce point de ses pensées quand une voix tonnante l'en délogea ! « Que fais-tu là ? » C'était Véronique qui décidait enfin à réapparaitre vêtue comme une vamp d'une robe noire et fendue. Jacques prit l'excuse maladroite des toilettes et d'une envie pressante ! « Tu trouves que ça ressemble à des toilettes ici ? », renchérit Véronique, la voix coupante. « De toute façon je dois partir, la visite de la maison ce sera pour une prochaine fois !»
III
(Jacques se la joue Bond, Jacques Bond)
Jacques n'en pouvait plus, la route lui semblait interminable. Quelle idée avait été la sienne de s'installer dans le coffre de Véronique à son insu. On venait de quitter l'autoroute et le chemin était de moins en moins lisse, une route de campagne sans aucun doute, une route cabossée très certainement : le dos de Jacques, avec force, en attestait. Enfin la voiture s'arrêta. Véronique en descendit avec des allures de star, la jambe en premier, jetant l'évidence sur ses pieds aux orteils rehaussés d'un verni du plus beau rose et vêtus de chaussures aguicheuses. Il ne manquait que le crépitement des flashs et le bruit des applaudissements pour finaliser la scène et, pour peu, on se serait cru à Hollywood.
Jacques attendit quelques instants avant de sortir du coffre qui heureusement s'ouvrit. Il se trouva nez-à-nez avec une bâtisse au charme impersonnel. C'était en fait une grande ferme aux allures déglingués, qui n'avait sans plus été habitée depuis fort longtemps, l'endroit parfait pour une planque. Jouxtant la ferme, il y avait un carré d'herbe finement coupé où reposait un petit hélicoptère flambant neuf.
« Comment entrer ? », se demanda Jacques, voyant de suite le soupirail qui se doit d'être là dans toute histoire policière quand le héros en perte d'idée demande au scénariste de lui venir en aide.
Jacques arriva bientôt dans une cave éclairée par la lumière du jour distillée par le soupirail-ami qu'il avait pris la peine de remettre à sa place pour ne pas éveiller de soupçon sur son intrusion. En remontant près de la porte, à pas feutrés, Jacques entendit des bribes de conversation... Véronique semblait donner des ordres à une autre personne « J'ai l'argent de nos commanditaires... », « Si tout marche comme prévu, la prochaine fois on pourra se passer d'eux… quand les autorités auront vu l'avion de leur Premier ministre s'écraser grâce à votre virus, Karpov, ils sauront que Lady Blonde ne plaisante jamais et ils payeront la rançon demandée !» ...
Karpov, l'homme qu'il avait pris pour l'amant de Véronique, le programme militaire, un virus destiné à faire tomber des avions, Lady Blonde, une terroriste renommée qui se fait passer pour une actrice..., Jacques commençait à comprendre, çà se dessinait de mieux en mieux dans sa tête. Soudainement un geignement se fit entendre venant du fond de la cave….
Il s'avança, presque à tâtons tant il faisait sombre et découvrit Annie, attaché et bâillonnée, saucissonnée aurait été un terme plus adéquat pour définir l’entrelacs de corde qui garnissait le corps de la pauvre victime heureusement toujours vivante. Jacques la détacha et Annie s'empressa de lui expliquer son aventure, ou du moins le peu qu'elle en savait :
« J'étais venue te dire bonjour, mais je me suis trompée de maison, la porte était ouverte et je suis entrée, une petite blonde pulpeuse parlait avec un homme trapu et pas très beau en qui j'ai reconnu le type dont parlait les journaux et qui avait disparu ; ils m'ont vue et puis je ne sais plus… je me suis réveillée dans cette cave... »
Pour Jacques s'en était trop, il décida d’appeler la police, il était temps même. Il tomba sur l'inspecteur Digraci, qui crut tout d'abord à un canular mais qui, devant la multitude des détails égrenés par Jacques, dû bien convenir du bien fondé de cet appel ! « On trace l'appel et on arrive, rester cachés en attendant ! »
IV
(La fin de Lady Blonde)
Demander à Jacques de rester sagement tranquille s'était comme demander à un glaçon de ne pas fondre sur une peau brulante. Jacques remonta une nouvelle fois les escaliers avec Annie et il déposa son œil dans le ventre de la serrure. Véronique continuait de discuter avec Karpov, Karpov l'appelait Milady et cela semblait embêter la criminelle qui le reprenait à chaque fois qu'il la nommait de cette façon. Karpov finit par demander son « petit cadeau ». Véronique lui dit qu'il l'avait bien mérité et commença une danse suave qui voyait ses vêtements tomber un à un, un peu comme on épluche une banane sauf que la banane était rose et bien plus attractive tout en gardant ce quelque chose de fruité dans l'épiderme. Ses seins se découvraient énormes mais bien galbés.
• Ha j’ai chaud mes boules ! s’exclama Véronique tout en se massant les seins et en se passant la langue sur les lèvres.
Une fois nue, elle partit ouvrir le bureau et en sorti un révolver. « J'espère que vous avez bien profité, ce corps est la dernière chose que vous verrez en ce monde, maintenant que j'ai votre programme, je n'ai plus besoin de vous Karpov ! Adieu ! » Une déflagration déchira l'air et Karpov s'écroula sans avoir eu le temps d'émettre la moindre objection.
« Ho P...Elle l'a tué » s'écria Jacques à haute voix. Tellement haut d'ailleurs que Véronique ne pouvait que l'entendre. Elle ouvrit la porte et : « Encore toi !?! » ...
« Tu es venu au secours de ton amie ? Comment tu as su ? J'aurais dû la tuer toute de suite cette conne ! »
« C'est fini Véronique ou dois-je vous appeler Lady Blonde, la police est prévenue, elle sera là d'ici peu !»
Jacques ne croyait pas si bien dire, un capharnaüm de bruit de sirènes et de voitures se fit bien vite entendre, des claquements de portières remuèrent la campagne et l’inspecteur Digraci entra de force en envoyant valdinguer la porte d'entrée sans s'être présenté. Surprise, la criminelle empoigna Annie, la menaçant de son arme !
« Games over !» dit l’inspecteur qui avait pris récemment des cours d'anglais et était un rien surpris de s'opposer à une femme dans le plus simple appareil, vêtue seulement de son arme et de ses chaussures, un inédit dans les annales policières, ou du moins dans ses annales à lui. Ce n'était pas pour lui déplaire...
« Non inspecteur ça ne fait que commencer !!» relança Véronique en appuyant sur un bouton de l'ordinateur, « Je viens d'envoyer le virus, dites adieu à votre Premier ministre ! »
Elle sorti à reculons en dissuadant la police de tenter de la suivre. Une fois proche de son hélicoptère elle se débarrassa de son otage en criant « Vous ne m’aurez jamais toute nue sales flics ! » et tout en tirant quelques coups de feu dissuasifs pour qui aurait l'intention de la suivre.
Rien ne sert de gémir, il faut s’enfuir à poil… Véronique savait évidemment piloter l'hélico. Elle s’y installa nue et mit les rotors en route avant de s’élever lentement dans les airs. Jacques, qui tant bien que mal l’avait suivie, bravant les coups de feu, eut juste le temps de s’agripper à l’un des patins. Véronique passa au-dessus d’un jardin d’enfant où l’un d’entre eux montrant l’hélicoptère du doigt demanda à sa maîtresse d’un air indigné : « C’est qui la madame toute nue dans l’hélicoptère !». D'autres crurent au tournage d'un film sans savoir que c 'était Lady Blonde qui tentait là de fuir. Véronique, qui projetait de gagner la frontière en passant par les montagnes toutes proches, s’aperçut soudainement de la présence de Jacques et commença à faire toutes sortes de grimaces aériennes dans le but évident de le faire chuter. « Tu vas aller t’écraser sur le sol comme une merde !!» dit-elle, du sarcasme plein la voix, à Jacques qui commençait à se dire que cette fille n’avait décidément pour elle que sa plastique. Tout ce cinéma finit par effrayer une colonie d’oiseaux qui dans la panique se ruèrent comme des égarés sur les pales du rotor. « MON DIEU ! », s’écria Véronique qui dès ce moment ne se soucia plus de Jacques, trop occupée qu’elle était à récupérer les fantaisies de son appareil qui perdait de plus en plus d’altitude. Ses seins bougeaient dans tous les sens comme montés sur ressort ou un simple pudding. Les aah répétés de la jeune femme signalèrent à Jacques l’approche d’un danger. En effet une falaise tel un rempart infranchissable commençait à se dresser face à l’hélico. Jacques estima que l’instant était - le dernier qu’il lui restait s’il voulait encore avoir la vie sauve - de faire ses adieux à Véronique : il profita d’une branche qui arrivait sur lui comme une main secourable, et laissa la jeune femme affronter seule un destin qui ressemblait fort à un châtiment. La suite se passa du moindre commentaire. Jacques put tout voir de son arbre. Jusqu’au bout Véronique tenta d’influer sur le court de son destin ; mais sa fin avait décidément pris les traits de pierre d’une falaise. Au plus elle se rapprochait de l’instant fatidique, au plus l’exergue semblait se poser sur la nudité de son corps, un corps que Jacques du haut de son arbre ne pensait pas encore à regretter. Finalement le moment vint de l’impact et Véronique dont le visage se marqua soudainement d’un spasme de terreur, ne put contenir un : « NON N... AAAAAH ! », tandis qu’elle lançait ses mains face à elle comme si elle eût voulu se protéger de la violence du choc.
S’en suivit alors une explosion importante qui déchira l’appareil dans mille gerbes de flammes. Jacques regardait, un rien concupiscent, le peu qu'il restait d'une histoire qui avait choisi de s'éteindre dans la rage des flammes. Véronique venait sans doute de réussir sa meilleure fin mais hormis Jacques il ne se trouvait personne pour applaudir et Jacques n'avait pas spécialement l'envie de battre des mains à cet instant. Lady Blonde venait de réussir à sa façon une belle sortie, justice était rendue.
Quand Jacques revint à la ferme, la police embarquait le corps de Karpov. Il demanda ce qu'il en était advenu du virus ?
« Vous connaissez la théorie du rassoir d'Ockham... » tonna fièrement l'inspecteur Digraci qui avait aussi pris des cours de philosophie et trouvait là l'occasion de mettre en valeur ses savoirs, « ...cela dit que la solution la plus simple est toujours la meilleure ! Il m'a suffi d'appuyer sur la touche DELETE pour tout annuler !»
S'en était presque risible. Le génie de Karpov s'était arrêté là où la simplicité commençait.
V
(Epilogue)
C'est encore haletante et inquiète qu'Annie arriva auprès de Jacques :
« Tu n'as rien ? Tu m'as fait si peur, quand je t'ai vu accroché à cet hélicoptère... » (elle mélangeait ses phrases sous l'emprise de l'émotion) « ...tu es fou des fois ! Qu'est-ce qui t'a pris ? Tu devrais mieux choisir tes voisines ! Comment ça s'est terminé au fait ? »
« Comme ça le devait, la vilaine a fini par s'écraser avec son hélicoptère sur les parois d'une falaise. Y a rien d 'autre à dire. »
« Ha c'était ça le boum !? »
« Oui, un beau boum, j'étais aux premières loges, planqué dans un arbre qui m'a été d'un secours utile. Au fait pourquoi étais-tu venue me voir ce jour funeste où tu t'es trompée de porte, tu ne me l'as toujours pas dit ? Tu voulais quoi ? »
« Heu en fait, c'était pour t'inviter au cinéma, enfin bon… si tu veux ?»
« Très bonne idée, ça m'évitera de regarder trop par la fenêtre, mais bon Annie, s'il te plait on évite d'aller voir un film d'action, hein ! Un bon petit film d'auteur bien ronflant çà ira, un truc cool histoire de s’emmerder un peu pour changer… »
FIN
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