Plonger nu, c’est un acte de rébellion. Un refus du tabou. Un acte sensuel. Même seul. Mais ce l’est bien davantage encore avec le corps d’une femme. Regardez-la. Ses coups de palme font vibrer les muscles de ses fessiers. Ses seins, obéissant à la loi de la pesanteur, pointent vers le bas...
Proposée le 17/07/2023 par El Niño
Nous vous remercions pour vos nombreuses contributions, elles motivent les auteurs à poster leurs histoires érotiques.
Thème: Couple, passion
Personnages: FH
Lieu: Mer, piscine, plage
Type: Histoire vraie
Le dauphin-pieuvre
- Et vogue la galère, que je marmonne pour moi dans la nuit.
- Y navega la galera! hurle une voix dans le hublot.
- …
Est-ce moi qui ai lancé ça? Seul en mer, il m’arrive de soliloquer. Et pourquoi pas, après des mois en espagnol, me lancer ce défi dans cette langue? Se parler à soi-même dans une autre langue, c’est un peu parler à quelqu’un d’autre, non?
Mais l’apparition dans la porte arrondie donnant sur le cockpit n’est pas due à un fantasme. Il y a là, souriante et amusée de mon étonnement une revenante qui me retourne. Mais qui aussitôt exprime la terreur. Son visage s’est défait comme un puzzle tombé de la table. Ses yeux pointent vers l’arrière. Je me retourne. Des feux de position vert et rouge se rapprochent rapidement. Un puissant spot nous éclaire. C’est une vedette au pavillon cubain qui fonce en notre direction. Comment s’y méprendre? Bien éclairé au-dessus de la cabine, le triangle rouge percé d’une étoile et les bandes bleues et blanches. Nous sommes encore dans les eaux cubaines, donc sous leur contrôle. Maria disparaît aussitôt, sans doute pour retrouver sa cachette au fond de l’étrave côté cuisine. Ont-ils eu le temps de l’apercevoir?
La vedette arrive rapidement à ma hauteur et j’enroule le génois en guise d’égard. Pas question de tenter une échappée avec un catamaran qui peine à faire ses huit nœuds par grand largue. J’établis un premier contact visuel avec eux. Je ne vois pas d’armes. L’un d’eux brandit quelque chose au bout de son bras. Je ne vois pas de quoi il s’agit. Aux jumelles, je crois apercevoir un objet blanc… une feuille de papier qui bat au vent? Il fait un autre geste attestant qu’il va se coller à mon flanc gauche pour me le remettre. Le cœur me danse dans la poitrine. L’ont-ils aperçue? Je me prépare à installer des défenses pour parer au choc.
- No necessario, amigo! me crie-t-il.
Et dans une brillante manœuvre, il me colle au bâbord en tendant la feuille au bout d’une perche, que j’attrape d’un geste rapide. Ils me font de grands sourires, poussent des hurlements de triomphe et s’en vont comme ils sont venus, satisfaits de leur prouesse. Il y a du rhum dans l’air et un air de salsa qui enrobe la nuit étoilée. Je regarde la feuille blanche sous le plafonnier du dodger. C’est mon dispachio sans doute tombé sur le quai à mon départ. La main me tremble encore. Ont-ils vu Maria dans le balayage de leurs gros spots ou ont-ils voulu ne pas la voir? Je ne le saurai jamais.
Il faut deux autres heures avant de revoir ma passagère clandestine dans la porte du cockpit. Elle scrute la nuit autour du bateau. Elle se détend. C’est moi maintenant qui ne sais plus quoi penser. Il y a Cuba derrière, mais devant il y a les USA… Elle n’a sans doute aucun papier. Je deviens son…
Je veux penser à autre chose. Demain vers midi, nous serons dans les Sal Banks, un groupe d’îles isolées à quelques milles marins de l’île d’Andros aux Bahamas. Je connais un mouillage aux Islas Anguillas, une quarantaine de milles devant. On s’arrêtera pour y plonger en apnée et y passer la nuit. Je renvoie Maria dormir. Sous cette allure portante et avec le courant portant vers le nord-ouest du Canal Viejo de Bahamas, Le cata garde bien son cap au pilote automatique. J’ai ouvert la radio VHF en position AIS pour signaler ma présence aux navires opérant sur ma route. Je peux maintenant me détendre et même dormir des petits quarts de 20 minutes par intermittence.
Une heure plus tard, Maria vient me rejoindre sur le pont avant. J’aime m’y étendre ainsi la nuit et écouter la mer. Lancer mes yeux dans les étoiles, pour coller des noms sur les galaxies. Son émerveillement de voir tant de points lumineux que traverse parfois une étoile filante est contagieux. Parfois un avion, très haut dans le ciel.
Elle bouge sans cesse, va et vient sur le pont comme un chat pour tâter cette nouvelle liberté ou pour marquer son territoire, je ne sais trop. Elle n’a jamais eu tant d’espace pour elle seule dans la maison délabrée et triste de son petit village de pêcheurs. Elle est magnifique ma sirène clandestine. Clandestine. Le mot me frappe soudain de plein fouet. Qu’en sera-t-il au prochain port?
Isla Aguilla
On a jeté l’ancre dans la petite baie prévue sur la carte au nord-ouest de cette longue île ressemblant, comme son nom l’indique, à une très longue anguille de calcaire surmontée de palmiers et d’arbustes rachitiques. Juste à la queue du reptile, à l’abri de la brise du sud-est qui devrait se lever plus tard en après-midi, l’eau cristalline et la belle matinée invitent à la baignade. Maria me dit qu’elle n’a aucune expérience de la plongée, mais qu’elle veut apprendre. Nous irons au tuba de toute façon. Il y a sûrement des langoustes sous les patates de corail ou dans les petites cavernes sous la barrière de récifs en avant du bateau.
Je lui passe un kit palmes, masque, tuba. Me voyant complètement à poil, elle fait pareil. J’adore plonger nu. Je me sens en symbiose avec le milieu marin. L’effet est difficile à décrire. Simplement que le vêtement me gêne sous l’eau, m’irrite les articulations mais aussi le caractère. Le glissement sur la peau et mon sexe est une sorte de massage en apesanteur. Il m’arrive même d’avoir une érection.
Je regarde Maria capeler ses palmes et cracher dans son masque comme une pro, puis le rincer à l’eau. Elle m’a menti. Je suis complètement bandé cette fois. Je croyais tout devoir lui montrer. Elle m’explique que dans sa famille de pêcheurs, c’est elle la spécialiste de la langouste. Elle peut rester plusieurs minutes en apnée. Ma graine de mâle se fait soudain plus modeste. Assise sur le tableau de bord, un air de défi dans les yeux et prête à sauter, elle exhale une beauté sauvage. Ma graine de mâle reprend soudain tout son tonus.
Nous sautons ensemble. L’eau est vivifiante. Le sondeur me donnait 28 degrés. Je jette rapidement un coup d’œil circulaire autour de nous pour vérifier l’aire de mouillage et les occupants des lieux qui sont déjà accourus depuis les manœuvres d’ancrage. Bref coup d’œil à mon ancre bien plantée dans le sable. Un mérou déjà, quelques vivaneaux et les seins de Maria. Des perroquets aux couleurs vives. Puis le ventre de Maria. Des poissons-anges. Puis les fesses de Maria. Maria est une contrée farouche à explorer. Pays de vallons et de vallées pour balades digitales. J’avale un peu d’eau. Je tousse et elle rit, la gueuse. Je sens ma queue me taper le ventre, sa main vérifiant son effet... Elle rit encore plus.
Je la regarde palmer devant moi en direction du récif. Ses fesses brillent comme deux soleils ondulant dans les reliefs de ses muscles. Sa vulve mime les lèvres d’une moule qui s’ouvre et se referme à chacun de ses coups de jambe. J’accélère un peu pour remonter jusqu’à elle. Ses seins chaloupent au gré de ses mouvements. Mon éperon fend l’eau. Elle ramène soudain ses genoux au plexus pour projeter ses jambes hors de l’eau et partir en flèche vers le fond. J’ai dans mon masque la grâce d’une naïade qui s’est faite poissonne. Elle se tourne de temps à autre pour me lancer un sourire coquin, ne manquant pas l’occasion d’ouvrir largement les jambes pour m’offrir sa moule rose. Je n’en peux plus. Je venais ici pêcher. Je ne suis plus qu’un voyeur passif et admiratif. Si les couleurs s’estompent sous l’eau, les formes, au contraire, s’affirment.
Je lui fais signe de remonter à la surface. Et nous nous mettons à nager l’un à côté de l’autre, puis l’un derrière l’autre. Puis l’un au-dessus de l’autre. Je m’empare doucement de ses hanches et me frotte à son dos, comme font les dauphins pour s’accoupler. Ma queue, de plus en plus dure, cherche à se frotter dans le sillon de ses fesses. Les coups de palme se répercutent sur mon sexe, créent un effet de caresse de plus en plus insistante, et le rendent ferme comme le béton. Je m’agrippe à ses seins comme à deux bouées, quand elle arque à nouveau ses hanches et plonge. Elle ne m’échappera pas comme ça. Cette magnifique femelle me défie. Je reste accroché à elle comme le poisson à son hameçon. Nous sommes dans moins de 4 mètres d’eau, elle n’ira pas bien loin. Une petite caverne se présente devant nous. Elle ne s’aventurera sûrement pas là-dedans. Elle le fait. Je ne vois plus que ses fesses et ses palmes en cisaillement. Puis elle disparaît. Non, ma belle, je vais t’attendre à la sortie. Je suis déjà resté coincé dans ce genre de piège. No mas. Nada.
J’y fonce. Mais elle sort comme une fusée et nous entrons en collision. Derrière elle, une murène verte se pointe la gueule ouverte. Nous éclatons de rire dans nos masques et allons respirer un peu d’air à la surface. Masque sur le front, nous nous embrassons.
À Cayo Guillermo, au fond du bateau, avec une pleine lune qui se glissait parcimonieusement entre les rideaux, j’ai juste deviné le corps de ma Maria. Ici en plongée dans cette eau cristalline, cette nudité éclate en protéiforme. Elle rayonne dans les ondulations toutes en courbes entre le dôme de verre ondoyant de la surface et les coloris olivâtres du récif. Plonger nu, c’est un acte de rébellion. Un refus du tabou. Un acte sensuel. Même seul. Mais ce l’est bien davantage encore avec le corps d’une femme. Regardez-la. Ses coups de palme font vibrer les muscles de ses fessiers. Ses seins, obéissant à la loi de la pesanteur, pointent vers le bas et bougent comme des invitations à les soupeser, à en titiller les bouts. Le masque ne grossit pas que les traits sous l’eau, il encadre les sujets comme une lentille grand-angle. J’ai fait beaucoup de photographie subaquatique. Des vidéos sur Youtube. C’est difficile. Il faut souvent retoucher, provoquer les ombres en contrejour, surveiller l’exposition. Et, au traitement, en augmenter l’éclairage, en améliorer les contrastes. Mais ici, à Anguilla, dans les Sal Banks, loin de toutes les pollutions cubaines, bahamiennes et floridiennes, le corail est d’une pureté rare et ma Maria s’y fond toute en courbes et insolences. J’en oublie de respirer et fonce vers la surface.
Je me poste à nouveau derrière elle pour nager dans son dos. Elle arque davantage son beau cul pour jauger la raideur de ma queue. Tout autour, des barracudas poussent la curiosité à venir voir la scène. J’en fais des voyeurs solitaires et pétris des seins et en titille les tétons. Descendant entre ses jambes, j’aperçois de petits poissons récifaux s’approcher de sa vulve pour en savourer les premières émanations. Les barracudas exhibent leurs dents. Tous des bluffeurs, les barracus.
En apesanteur, je deviens poisson. Je tournoie en prédateur dans mon aquarium marin autour de ma prise. Des milliers de sergents major me font un écran de curseurs qui m’écrivent des courriels érotiques sur mon œuvre à poil qui virevolte, me frôle, emplit mon masque de ses deux seins ondoyants, m’expose sans vergogne et dans un kaléidoscope de couleurs dansantes moule, boules, fesses, jambes, cheveux. J’ai les yeux qui dansent. Les mains qui se mettent à badigeonner des caresses sur les chairs mouvantes.
Là-haut sous la coupole, la mer est calme. Je déduis que le vent du sud-est hésite. Nous remontons respirer à la verticale. Maria se ventouse dos à moi. Je n’en peux plus. Ma queue d’animal cherche des issues, se faufile dans sa raie, s’insinue entre les cuisses. Je ne suis plus qu’un appendice à idée fixe. Un cerveau d’étalon fou. L’eau nous osmose, fait de nos chairs une abstraction sexuelle. Mon cerveau licencieux fouille entre les fesses pour trouver la passe migratoire menant au nirvana en amont. Elle ouvre enfin les cuisses pour l’accueillir. Il y est. J’y suis. Nous y sommes. L’orée se présente, s’ouvre. Le temps s’arrête. Bien agrippé aux hanches avenantes, je pousse délicatement. Un peu plus haut, un peu plus loin, dit la chanson. Dans l’eau presque tiède, mon plaisir est décuplé. Ma queue est une arme à fragmentations multiples. Nos corps ne pèsent plus rien. Ils se fondent l’un dans l’autre, se branlent, se frappent, se pompent, s’aspirent, se repoussent.
Non, je ne veux pas éclater en elle tout de suite dans cette position trop triviale. Je vise l’explosion subaquatique. Je glisse dans l’oreille de ma méduse un fantasme de plongeur. Nos dos s’arquent aussitôt dans une bacchanale à deux, jambes en l’air en doubles flèches pour couler au fond comme des navires sabordés, restés connectés l’un dans l’autre par nos sexes. C’est ainsi branchés que nous adoptons la nage ondulante du dauphin, palmes verrouillées, mains tendues vers l’avant, corps vrillant en gymnotes soudées l’une à l’autre. Plaisir marin absolu. Tentacules solidement ventousées aux hanches. Je suis une mutation du dauphin-pieuvre des légendes Arawak qui, pine glorieuse et arrogante, pilonne sa voluptueuse femelle. À chaque coup de palme, son effet butoir, son va et vient masturbatoire.
Sur le fond de sable éclatant, elle ralentit soudain sa progression pour mieux exposer son cul à mes harponnements. Je l’entends hurler dans son tuba. Elle crie sa jouissance dans un jargon de gorge bâillonnée. Elle plante ses ongles derrière mes fesses. Elle en veut encore. Je redouble mes pilonnages. Je ne suis plus qu’un marteau- piqueur effaré qui cherche son air. Puis elle se retourne brusquement au moment où je vais exploser pour me traire sauvagement de ses deux mains libres. Je comprends la manœuvre. Elle veut voir ma laitance blanche émerger de mon sexe et se disperser nonchalamment dans notre aquarium océanique, puis se faire gober par des centaines de petits poissons récifaux dégustant goulument ce bonheur inconnu. Certains poussent même l’audace à venir bécoter mon prépuce pour en gober les dernières gouttelettes. Manger du poisson, oui. Mais être avalé par des poissons, qui a déjà pensé à ça?
Le ciel s’obscurcit brutalement. Une ombre noire et filiforme passe au-dessus de nous.
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