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Le tourbillon

La proposition des deux gars dans la spa de se lancer dans un trip à quatre me rebute d'abord, puis les mains sous-marine de mon maestro m'en convainquent...

Proposée le 7/06/2023 par El Niño

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Thème: pratiques sexuelles
Personnages: FH
Lieu: Sauna, club, sexe shop
Type: Fantasme


Ce fut un grand vaisseau taillé dans l’or massif

C’était l’idée d’El Niño d’aller là. J’ai surnommé mon mec ainsi pour la vague de chaleur pas toujours pacifique qu’il égrène dans ma vie au quotidien. On se voit de temps à autre, mais pas suffisamment à mon goût. Une mauvaise expérience de couple m’a sevré des choses sérieuses. Ce soir, misant sur mon inclination à la curiosité et aux relations coquines brèves, il m’a entrainée dans un club échangiste de la basse ville de Québec. L’Euro, rue Lamontagne, une maison en rangée convertie en maisons pas toutes si bien « rangées » que ça. Après m’avoir préparé la tête, bien sûr, avec un topo de 10 lignes à peine sur Messenger me brossant un tableau des lieux. Une sorte de visite guidée avec un portrait un peu édulcoré des salles et des habitués. Un endroit que papa ne penserait pas fréquenter.

Début quarantaine, cheveux longs, le teint bronzé d’une fille de plein air, un corps élancé et bien proportionné malgré mes deux maternités, dans cet enclos de mâles viagrés, j’attire les détecteurs de mouvements. C’est flatteur des yeux qui s’allument sur son passage. Je n’ai donc pas été trop surprise d’entendre les deux gars d’à côté dans le bain tourbillons nous proposer une joute à quatre. Offre déclinée sur le champ, bien sûr, mon Niño ayant plutôt bien suffi à la besogne jusqu’à présent. Mais sa main sous-marine et son clin d’œil me font hésiter trois secondes. Avez-vous essayé de réfléchir dans le tourbillon d’une soirée commençant dans un bain tourbillon? Allez hop! Suivez-moi, petits pêcheurs.

Nous sortons du spa tous les quatre à la queue leu leu, mon arrière-garde baïonnettes au poignet et pointées vers mes fesses. Drapés de nos serviettes blanches, mes seins gps marquant hardiment le chemin, nous nous dirigeons vers la chambre réservée aux couples repérée plus tôt à la sortie des casiers. Percée d’une fenêtre d’observation pour les voyeurs solitaires, la chambre offre images et râlements d’une vidéo porno, une sorte de toile de fond grouillante et sonnante au-dessus du lit. J’ai le goût de tenter le jeu et d’y être menée comme à un pétillant sacrifice. Je serai le plat principal servi pas trois beaux chevaliers à poil, épées hors fourreau, rutilantes et bien affûtées.

Sans armures, ils me déroulent sur le dos comme un tapis, un trophée de chasse ramené de leurs conquêtes. Mon El Niño à ma tête et les deux niños du spa à mes pieds, déjà bien bandés et s’assurant d’une main la fiabilité de leur éperon. Mon mec n’est pas gai à ce que je sache, mais il pousse plus loin les préparatifs du concert en enhardissant sa main à vérifier pour lui-même la fermeté des archets, leur imprimant même un mouvement masturbatoire. Je lui donne un bec sucré pour cet ajustement d’instruments, un adorable moment précédant dernièrement la représentation de Mme Butterfly à la Place des Arts. Je me demande si cette cacophonie n’est pas le moment que je préfère avant un opéra. El Niño me veut bien servie. Aussi les invite-t-il à user abondamment de leurs mains avant d’user de leur archet. Sur mes tétons s’abattent alors une volée de pinsons se bousculant sur mes bouts, les arrondissant, les picorant, les pinçant…

- Six mains, les gars. Huit avec les miennes…

Toutes ces mains rien que pour moi. Que faire avec tous ces doigts? Trente. Quarante avec les miens. L’addition m’affole, mais je crois lire dans les gesticulations de mon maestro une stratégie. Lui s’est réservé le pupitre du chef d’orchestre, au-dessus de mon front, la baguette bien près et bien prête. Moi, pleine vue montante sur la partition. Les deux niños seront chargés d’initier le crescendo du flot montant avec le clapotis des caresses. Les juges de la vitrine, prêts eux aussi pour l’évaluation, s’humectent déjà les lèvres et se taillent le crayon à travers la serviette gonflée. El Niño dicte la recette à ses cuisiniers d’un soir.

- Le massage des pieds et des mollets d’abord pour attendrir la bavette, les gars. Pressez les orteils, étirez-les. Choisissez-en une et vénérez-la, tétez-la. Le massage des mains et des bras ensuite. Allez, les gars, apprêtez-la bien.

Je reconnais là mon maestro de prof, familier avec les mises en scène, les examens de passage et les résultats des bons élèves quand on leur donne de bonnes explications. De temps à autre, il leur met la main sur l’épaule pour les encourager et revérifie manuellement leur érection pour assurer le coup de rein à venir. Histoire de garder la main sur le groupe probablement? En suis-je vraiment sûr? Au fil de la marée montante, je peux saisir leurs grosses laminaires échouées sur mon pont mal bronzé. Chaudes, pétrissables, raides, malléables comme des manettes de commande à distance réglant le son et les postures. Leur contact me dynamise, me fait mouiller. Je ne sais plus à quelle queue me vouer, je m’accroche à celle toute palpitante de mon maestro directeur maintenant de la chorale des petits bruits organiques.

Peu à peu l’océan me rejoint, me prend dans ses bras, me soulève. La lévitation m’étourdit un peu. Je flotte. Je roule. Finalement, les amarres me larguent. Mon corps accusant la gite, je commence à tirer des bords. Puis je sens des mains plonger sous mes coques pour les soulever, puis ouvrir une voie d’eau à des bouches impétueuses cherchant l’embardée. Criss de marins! Comme vous avez soif aux pleines lunes de septembre, quand naissent les aurores boréales au-dessus de Natashquan! Comme vos langues sont savantes pour si bien comprendre les secrets au fond de ma carène, en en léchant les clins humides et salées! Tribord amure. Bouée rouge pour entrer à bon port. Bouée verte, bâbord amure pour retrouver la mer démontée.

J’ai levé les genoux pour leur claquer les oreilles. Et eux m’entraînent pleines voiles dans des virements à noyer le pont. Oh! salaces chevaliers! Fermant les yeux, je lis en lettres d’or sous mes paupières closes ce fabuleux poème de Nelligan relu hier, le poète maudit qu’on enferma dans un asile de fous pour trop de maux inconnus de son époque:

Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l'or massif :
Ses mâts touchaient l'azur, sur des mers inconnues ;
La Cyprine d'amour, cheveux épars, chairs nues,
S'étalait à sa proue, au soleil excessif.

Soudain le vaisseau d’or s’est mis à la cape. Le silence angoissant entre deux déferlantes. Ma cyprine d’amour ruisselante exposée aux ravages de ces flots tumultueux se met en pause. Que vont m’inventer mes marins profanes? J’entrevois entre mes seins disputés par 6 mains autres que les miennes leurs chevelures éperdues entre mes jambes. Mon regard balaie en même temps côté fenêtre où des mains s’agitent au bas des ventres. El Niño a levé sa baguette de direction pour suspendre le tempo et préparer d’autres attaques dans l'exécution de son œuvre. Sa baguette d’érection fait pareil, me frôlant les yeux, puis le nez, puis la bouche, alouette. Et il bat à nouveau la mesure, sa grosse queue chaude plantée dans ma bouche.

C’est alors que je comprends la suite de l’opus. Faisant un rouleau de leur langue, les matelots embusqués entre mes cuisses essaient à tour de rôle de me pénétrer de leur pénis patenté. Allez-y mes gougeons, mes gougeâts. Des mots obscènes et secrets que mon ventre leur lance par mon cornet vaginal, comme un message crypté qu’eux seuls peuvent décoder. Allô en bas, me recevez-vous? Parlez plus fort dans mon cornet, je deviens sourde. Criez-moi des horreurs! Sabordez votre sirène, faites-la couler parmi les méduses, mangez sa cyprine d’amour, dévorez-la, mes squales mangeurs de femmes. J’imagine mes lèvres vaginales s’ouvrir toutes grandes pour accueillir leur langue et assouvir leur soif des longues hibernations. La fenêtre grouille d’ailerons vibrants. Puis soudain se fige.

Arrêtez, tonne El Niño, gesticulant comme un Rafael Payare ébouriffé au pupitre de l’OSM. Maintenant la finale, places aux archers. Il vérifie consciencieusement encore à mains nues les instruments à venir, fait distribution de condoms (lui, a déjà son certificat de bonne santé) et il lance les fauves dans la curée. La fenêtre reprend vie, les mains replongent sous les serviettes. Mon plus jeune page me regarde la gêne à l’œil et l’éperon insolent. Le Chico du spa attendait mon sourire, il en a cent. Je lui ouvre toutes grandes les ailes de ma balustrade. Je le veux comme à sa première communion, la langue sortie pour l’hostie, confiant mais hésitant, pur et prêt à pleurer de bonheur. Il avance timidement. Mon prof lui met la main sur l’épaule pour approuver son courage, saisit sa queue entre le pouce et l’index, son autre main ayant déjà pris position pour ouvrir mon tabernacle en feu et il me l’introduisit doucement comme on le fait pour la graine plantée dans le sol au printemps. Un doigt pour le petit trou et la graine qui y tombe et qu’on enterre. Mon petit communiant devient rouge et souriant. Le plaisir me gagne, me prend dans ses mains, les quatre autres mains malaxant ma peau, mes seins, mes mamelons. Surprise! Il lâche vite un petit couinement d’animal piégé, il va venir avant ma permission. Il sort son archet de mon niche puis de son condom et il m’arrose le ventre de son gel d’adolescent. Déjà? Si bref, mais si touchant! La fenêtre dégouline de jets blancs précoces. Elle se videra progressivement, les serviettes retrouvant leur civilité.

L’aîné se présente au guichet à son tour. Mon Niño vérifie la fermeté de l’ergot de quelques pompes bien senties et me sculpte à quatre pattes en chienne de faïence. Il adore la levrette, mon étalon. Je peux voir ton joli cul comme ça, me dit-il, ta moule suintante, tes reins sinueux, tes seins qui débordent de chaque côté quand tu bouges. Je peux te pétrir les fesses et les brasser comme de bonnes idées. Et par-dessus tout, ton corps frétillant au bout de ma perche comme truite au soleil. Mais il se tient coi, le maestro, et fait signe au deuxième Raphael de prendre place dans la stalle. C’est lui qui me harponnerait de l’arrière pendant que mon Niño le ferait de l’avant. Des queues pour toutes les lèvres. Ma scène préférée dans les pornos. Surtout de profile et tournée dans un savant contre-jour quand le zob du mec semble vouloir embrocher un corps de femme finement ciselé dans une pénétration lente et luisante.

Mon Raphael 2 se déchaîne en coups d’archet virulents. Je ne regrette plus le petit communiant timide qui a maintenant pris la fuite. J’ai en poste un baptisé confirmé, un jeune taureau de race. Un coup de vent annonçant le passage du front froid. Fourre-moi, que je balbutie. Fourre-moi! Est-ce moi qui ai parlé ainsi la bouche pleine? Mots de garce dans la bouche d’une fille bien élevée, écolo, férue de lecture et de grand air? Papa ne reconnaîtrait pas sa fille. Jamais de la vie. Il en mourrait. Ah! Le pouvoir de ces mots infâmes si ordinaires dans nos petites vidéos d’agace-pissette au lit sur une vidéo Youporn, mais si éclatants dans l’échelle des orgasmes. Mes mots de baise de motel fouettent mon laboureur comme un cheval de trait au printemps. En même temps que je m’étrangle avec la queue de mon mec.

Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l'Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène.
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.

Ce fut un Vaisseau d'or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine et Névrose, entre eux ont disputés.

Basta, Nelligan. Je ne veux pas entendre tes obsessions bipolaires. C’est un soir d’orgasme ici. À chacun ses gouffres et ses névroses. Je bois à même le goulot de la bouteille le crachat de mon Maestro, qui a éclaté entre mes dents. Puis je bois celui de mon taureau qui a quitté ma caverne pour se présenter à l’auge de ma bouche. Merde, j’ai le goût de vomir ce ragoût gélatineux pour l’ajouter en guise de doigt d’honneur aux giclées de la fenêtre où un homme nu se masturbe seul.

- Papa?

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