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Le plaisir d'Arachné...

Benjamin et Serge, deux collègues et amis, échangent à propos d'une proposition d'une mystérieuse femme faite à Benjamin. Cette histoire qui ne devait regarder que Benjamin prend une tournure étrange quand Serge s'approprie l'histoire de son ami, et se livre à un plaisir coupable (premier chapitre)

Proposée le 28/11/2021 par Mister Éros

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Thème: Fétichisme
Personnages: FH
Lieu: Bureau, travail
Type: Fantasme


Mot de l'auteur:
Récit réaliste et parfois surréaliste que j'imagine en 2-3 chapitres.
La partie 2 et 3 n'est pas encore écrite, si vous aimez ce genre de texte n'hésitez pas à m'écrire un petit commentaire ou des suggestions pour les prochains numéros. Bonne lecture!

Le plaisir d'Arachné... ***************************** Premier Chapitre ******************************

Cela fait quelques temps que Benjamin épluche en vain les sites d'annonces érotiques. À lui poser la question: "quelques mois seulement", mais pour avoir connaissance du personnage je pense qu'il y est depuis plusieurs années déjà... Il n'est pas franchement séduisant, n'est pas connu non plus pour sa plume facile, à franchement parler il est un peu rustre, mais il n'est pas pour autant repoussant non plus. Grand, costaud, aux épaules cintrées, au visage dur amplifié par de bas sourcils broussailleux, surplombés par une épaisse tignasse de cheveux noirs lui tombant jusqu'aux épaules... Il arbore un joli sourire avec de larges dents légèrement portées sur l'avant qui, lorsqu'il se met à rire aux éclats de sa grosse voix, donne envie de rire avec lui. Il a de grandes mains étrangement en bon état pour cet ancien soudeur reconverti en démarcheur machines. Mais va savoir ce que les gens cherchent sur ce genre de site… Je suis moi-même curieux à l'idée de me faire ma propre opinion sur cette méthode pour le moins "libérée" de rencontrer, mais je dois dire que j'ai quelques problèmes avec "la sexualité débridée" et les intitulés des annonces toutes aussi grossières que mal formulées que l'on trouve sur ce genre de plateforme. C'est un monde particulier je vous le dis.

Pourtant, un soir après le travail, alors que nous étions envoyés en déplacement, Benjamin et moi, pour un dépannage dans une usine de plasturgie dans la région d'Offenbourg, Benjamin devant une bière prise avant le repas me lance :

"ça y est..." D'un air faussement satisfait, alors qu'il consultait son téléphone.

"ça y est quoi?", répondais-je surpris.

"Hé ben, je ne vais pas dormir seul samedi soir, même si je pense qu'on ne va pas dormir beaucoup..." fit-il d'un air cette fois très satisfait de sa réplique.

Visiblement il avait envie que je rentre dans son jeu. J'avais à ce moment-là très bien compris qu'il ne parlait pas de son amie du moment "Fabienne", une femme qu'il avait rencontrée 2 mois plus tôt et avec qui il entretenait une relation qui n'avait jamais encore abouti à quoi que ce soit. Non, à le voir avec ce sourire en coin et son regard absorbé par le feu scintillant de son écran, il parlait bien d'une rencontre faite sur son site d'annonce.

" Alors, arrêtes un peu avec ton téléphone et dis-moi seulement », lui demandai-je avec une certaine curiosité.

"Non , juste une femme de 43 balais qui m'a écrit 3 messages aujourd'hui, du jamais vu" fit-il en inclinant légèrement la tête vers la droite comme pour aider ses yeux à lire juste.

"Ha bon, tu as une photo ?" lui demandai-je avec insistance, ma tête en avant et le regard braqué sur cet écran.

"Pfff, tu crois seulement qu'elle mettrait une photo! Non, ça ne marche pas comme ça! C'est le marché Leclerc pour elle, elle demande des photos de toi et après elle se décide..." soupira-t-il en roulant des yeux vers le plafond.

Oui, sauf que celle-ci ne lui a jamais demandé de photos... On aurait pu croire à une farce je vous le jure, mais même après les propositions de Benjamin, qui décidément avait l'habitude, celle-ci ne se montra pas particulièrement intéressée par le fait de voir "le matos" comme aime l’appeler mon ami. Pourquoi pas après tout, un peu déçu j'espérais tout de même changer de sujet et parler de la journée que nous avions passée lui et moi. Mais sans savoir bien pourquoi, celui-ci se mit à me parler de cette femme avec un certain entêtement qui frôlait parfois même l'obstination. Il ne l’avait pas vue, ne la connaissait pas et pourtant celui-ci se lançait dans des analyses du caractère psychologique de son interlocutrice, il évoquait avec fierté Freud et le besoin pour ces femmes d'assouvir au plus vite leurs besoins, il la comparait tantôt à une Amazone, tantôt à une Nymphomane, lui inventait des attributs sur-dimensionnés tout droit sorti de son imaginaire. Si par mégardes je m'écartais un peu du sujet, Benjamin détournait aussitôt la tête à droite puis à gauche frénétiquement comme si l'idée même de rester assis lui paraissait soudainement insupportable.

En réalité celui-ci voulait écrire et comprendre ce qui était en train de se passer. Nous décidâmes de remonter dans nos chambres respectives à la fin du repas amputé du dessert et payé à la hâte afin de nous préparer pour la journée de demain. Arrivés au pas de sa porte faisant face à l'ascenseur. Benjamin tressaillit... Il appuya sa tête sur la porte dans un premier temps puis la tourna vers moi.

"Je n'en suis pas capable" fit-il d'une voix basse et glissante, ce genre de voix que je prenais encore à ce moment là pour un de ces stratèges visant à me parler une énième fois de cette drôle de femme.

"De quoi ?" lui répondais-je faussement surpris et un peu énervé.

" Je vais tout faire foirer, je ne sais pas écrire aux femmes, je suis maladroit, trop brusque, et... et je ne comprends pas les signes, c'est trop confus pour moi et..." , rétorqua-t-il plus confus que jamais.

-" Arrêtes avec ça, vient on va regarder ça ensemble" fis-je d'une voix presque soupirante, tout en l'empoignant par l'épaule.

En réalité j'étais bien loin d'être aussi désintéressé que je voulais le laisser paraître. J'ai beau ne pas être téméraire, à l'inverse de Benjamin, mais je n'en reste pas moins curieux. Nous nous installâmes dans son appartement, lui sur son lit, moi sur une chaise de bureau où était entassés ses vêtements en boule tout juste à peine sortis de sa valise à l'exception d'une chemise qui était étendue sur un cintre et qui pendait sur le dessus de son armoire. Il me fit le résumé de la situation et me raconta son "protocole opératoire" lorsqu'il répond à une annonce. Un protocole d'une redoutable intelligence, mais je dois l'avouer pas très efficace si l'on s'attarde sur les faits. Celui-ci se présentait, et je vous prie de ne pas rire, comme un homme doux, sensible, à l'écoute, propre et excellent amant. Pourquoi ririez-vous, c'est vrai, pour le connaître je sais qu'il est doux et sensible, mais va savoir pourquoi, je n'ai pas pu contenir un petit rire à la lecture de sa réponse. Pourquoi intelligent? Parce que ça le distingue, lui, cet homme des bois un peu maladroit, mais au coeur tendre avec ces grosses paluches manucurées avec un soin presque maniaque... Puis il me montra enfin l’annonce :

"
Femme cherche son homme-engin. (l'intitulé)

Bonsoir, me contacter rapidement, je ne réponderai qu'à celui qui correspondra à l'intitulé de ce message...
"

"Euh, homme-engin Benjamin..." fis-je d'un air presque gêné en l'observant du coin de sa bouche, n'osant pas le regarder dans les yeux.

"Quoi ?! Tu veux la voir ma queue ?" vociféra-t-il tout en se redressant d'un seul coup.

Nous rîmes presque, mais avant même que nous pûmes réaliser l'absurdité de cet échange celle-ci écrivit :

"Quels sont tes fantasmes inavouables ?"

En réalité Benjamin n'avait pas pris au sens premier le mot "engin". Cette femme ne voulait pas d'un homme avec un engin mais bien d'un homme-engin... En somme, un jouet pour une soirée et, qui plus est, peut-être même pas pour... enfin vous avez compris... La situation prenait même des allures comiques car, en le regardant s'obstiner sur la taille de son "engin" tout en parlant à lui-même comme pour se rassurer d'avoir bien compris, il n'arrivait pas à rassembler ses idées pour répondre à un tel message. Je riais et me moquais secrètement.

"Mes fantasmes, mes fantasmes?... J'en sais rien moi, le sexe quoi !" dit-il un peu confus.

C'est du Benjamin tout craché! Tellement terre à terre, incapable de se rendre compte que celle-ci essaye justement de l'aider en lui proposant de construire avec elle un répertoire d'idées érotiques.

"Benjamin, dis-lui j'en sais rien, que tu aimes le faire en forêt... ou masqué" lui proposais-je timidement

« Ha c'est bien ça ! ». Répondit-il dans la hâte

Mais voilà, je peux vous affirmer que nous avons tenté de lui inventer tous les fantasmes inavouables, des plus fous, aux plus grotesques, masqué, en forêt, dans un lieu public, devant quelqu'un, dans une étable, à l'arrière d'une voiture ect, mais à voir la simplicité des réponses de madame, tout lui semblait trop "classique". Nous étions ébahis. Puis, comme arrivé en dernier espoir de cause, notre correspondante lui demanda :

" Tu aimes la captivité ? "

Je restais sans voix, et Benjamin d'un coup parut plus gêné que moi. Il me fallut 5 secondes pour souffler un son de ma bouche et nous sortir du silence qui s’était emparé de notre pièce.

"Bon... Vas-y Benjamin dis oui!" Fis-je, presque instinctivement, sans avoir pris le temps de formuler un message dans ma tête.

Benjamin s'exécuta en silence comme s'il avait pris sa décision avant la mienne... Puis, comme réveillé en sursaut, Benjamin s'illumina devant l'étendue de la réponse de cette mystérieuse dame. Il lâcha même un "YESSS!!!" tout en se dressant brusquement. Puis, après avoir pris quelques secondes pour lire ledit message, celui-ci, sans un mot se rassis bien plus lentement qu'il ne s'était levé. Ses pupilles allaient sans cesse de droite à gauche, anarchiquement, comme pour tenter de s'accrocher quelque part, en vain. Puis celles-ci s'arrêtèrent, comme pétrifiées. Benjamin sans me regarder me tandis son téléphone et me dit:

" Je ne comprends rien... Lis toi..."

Il tourna le dos à son portable, ses jambes tremblaient, sa voix se faisait haletante et inquiète….

Le message qui suscita cet émoi chez mon ami le voici:

" Mon animal préféré c'est l'araignée. Elles me font peur c'est vrai, mais je les trouve fascinantes. Livrées à elles même, solitaires et repoussantes, elles sont capables de produire des fils d'une cristallinité presque parfaite, brillante, envoutante et même capable de supporter leur propre poids. Mais ces capacités hors normes ne sont rien en comparaison de leur redoutable habilité à capturer et cristalliser, l'espace d'un instant, leurs proies par ces mêmes fils... Je ne sais pas si elles en profitent assez de ce pouvoir... Moi j'en profiterais pour m'amuser un peu avec eux... D'ailleurs toi, si tu viens chez moi je te préviens, c'est ce que tu encours..."

C'est évident que Benjamin n'y a rien compris... Même si pour vous l'image est pourtant claire, il faut déjà avoir de l'imagination et ce malgré un effet de surprise total. De plus, après quelques bières et une journée dans les pattes il ne fallait pas trop lui en demander, à Benjamin.

Benjamin se leva et parti se rincer le visage comme pour tenter de rassembler ses derniers esprits, les bras ballants, balbutiant, manquant presque de ne pas réussir à ouvrir la porte de la salle de bain. Quant à moi sans trop savoir pourquoi, une espèce de bourdonnement du fond de mon ventre se mit à gronder. Je sentis soudain un flux de sang chaud se propager, de la base de mes entrailles jusqu'à mon cou, avant de plonger à nouveau le long de mon dos en un sang froid glacial. Un froid piquant jusqu'au derme et faisant se dresser un à un mes poils... La mystérieuse se mit à raconter à mon pauvre ami absent que son désir était de le voir embaumé sur son lit, emmitouflé dans un tissu de cuir de sa confection, raide comme une momie, masqué du visage par un foulard d'exécuté sur les yeux. À la hauteur de son bas ventre, une braguette. Cette ouverture reliant son pubis au bas de ses fesses, doit permettre à cette femme-araignée de sortir les attributs de l'homme et de les "utiliser". À quelle fin ? Je restai une fois encore sans voix...

L'histoire de l'engin s'éclaircit. Après-tout elle n’avait pas besoin de voir le visage de Benjamin si celui-ci est masqué, ni même besoin de voir ces attributs, va savoir. À la lecture de ce passage je commence à ressentir la braguette, à même ma peau, cette ouverture devient à mon contact le dernier rempart à mes organes dont seule cette perfide aux longs doigts crochus possède la clef. Je la déteste déjà cette araignée, cette Arachné qui, comme pour se venger du terrible destin qu'Athéna lui voua, s'en prenait à présent aux hommes. Mais comment l'expliquer, en réponse à cette haine, une rétroaction physiologique se profila à l'endroit même où je sentait cette braguette. Et oui, le sang chaud c'est à présent propagé jusqu'à lui, le mal gangréné, le plaisir coupable... Je le connais ce plaisir, et plus celui-ci grandi, moins je me sens en mesure de l'arrêter. Alors que le sommet de celui-ci, à l'étroit, commence à se faufiler entre ma cuisse et l'élastique de ma culotte, je ressentis soudain l'envie de le voir, lui, ce plaisir coupable, celui qui risque de me compromettre, lui que j’avais oublié. La nature est mal faite vous ne trouvez pas ?

Je décidai qu'il en était trop, je me levai alors brusquement tout en saisissant mon manteau de manière à masquer les activités de la région. Mais c'est alors que la pièce m'apparut sombre. En effet, tandis que j'étais absorbé à la lecture de cette inconnue, le temps s'est presque arrêté pour moi. Benjamin de son côté, n’étant pas sujet à mon échelle de temps a eu le temps d'éteindre le lustre de sa chambre laissant uniquement entrevoir la lumière émanant des toilettes qui éclairaient à ce moment la porte de la chambre par laquelle je devais m'enfuir. Le pauvre s'était assoupi… En murmurant je soufflai:

"Je t'aime mon Benjamin, mais ça, c'est trop pour toi..." fis-je presque fier de moi, en bon altruiste, avant de finir par me mépriser à l'idée de l'entreprise que j'allai mettre à exécution.

Je pris une photo de son écran et de l'annonce dans la hâte et me précipitai vers cette sortie. La chambre m'apparut insupportable, nauséabonde, chargée de souvenir écoeurants desquels je devais me défaire au plus vite. Je jetai un dernier coup d'œil à Benjamin, mais cette fois je ne trouvai plus la scène comique malgré le fait que celui-ci dormait habillé alors qu'il était loin d’être soul. J'allais me livrer à présent à un plaisir coupable qui allait se prolonger dans ma chambre.

Une fois arrivé à ma chambre je fermai la porte, la verouillai et, appuyant ma tête sur celle-ci, à l'instar de Benjamin plus tôt, j'imaginais cette toile cristalline tendue sur mon lit, et les fils d'Arachné en train de m'étreindre. Je ressentis tout à coup comme 2 griffes parcourir mon dos, remonter à mes épaules puis retomber jusqu'à mon entrecuisse doucement. Pétrifié je restai interdit quand soudain celles-ci, d'un geste brusque, libérèrent par ma braguette mon attribut. Raide, alimentée en sang chaud par de vaste canaux d'irrigation dont un large aqueduc parcourant son arête dorsale, il m'apparut presque disproportionné et diforme. En effet, celui-ci se mit à se déformer sous l'effet de ce mal gangréné, pompant et repompant sans cesse ce plaisir infecté dans un brouhaha assourdissant. Puis le bruit se tut, et moi, contemplant avec effarement cette scène et sans émettre le moindre gémissement, je jouis...

Muet, essoufflé, je contemplai avec admiration celui que j'avais oublié, encore gorgé de plaisir, purgé de ce mal tandis que lentement ces griffes se retirèrent avec douceur si bien qu'elles me parurent douces. Je n'osais me retourner et n'osais lui adresser la parole. Puis soudain une inquiétude, une peur glaçante, un sang froid foudroyant m'irradia les jambes jusqu'à la pointe de mes pieds. Et si Benjamin s'en rendait compte et si Benjamin lui avouait tout, et si, et si... et si il s'y rendait lui, chez Archée...

**********************************(fin de chapitre)**************************************

© Copyright : Ce récit comme tous les autres sont protégés par le Code de Propriété Intellectuelle.


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Commentaires de l'histoire :

Prunica
Récit surprenant qui donne envie de connaître la suite
Posté le 4/12/2021

Mister Roodolf
Incroyable histoire, il y a du suspens et les images sont très existantes. Une histoire qui est encore à ces débuts mais je me réjouis de lire la suite.
Posté le 29/11/2021


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